Clé n° 1 : l'Endotapping

« Après les "effets généraux " de La Guérinière au 18ème siècle et les "effets partiels " de Baucher au 19ème que Nuno Oliveira a su harmoniser avec tant d’élégance plus récemment, nous arrivons aux "effets neuro-musculaires" de l’Endo-Training qui nous aident à faciliter encore plus le dressage, tant pour le cheval que pour le dresseur. Le travail de Jean Philippe Giacomini constitue incontestablement une approche novatrice. Je crois que si nos maitres étaient encore en vie, ils auraient apprécié cette évolution de notre art. » Citation de Michel Henriquet, lors du premier stage animé par JP Giacomini dans ses écuries, en mars 2014.

La technique de l’Endotapping™ est la pierre d’achoppement d’une méthode développée au cours des vingt-huit dernières années. L’Endo-Training, ou « dressage depuis l’intérieur », est basé sur le développement des récompenses intrinsèques : harmonie sociale avec le dresseur par une dominance bien comprise, équilibre optimum par le perfectionnement de l’aplomb, digestion et immunité assurées par l’activité polyvagale, relaxation musculaire dans une locomotion souple et élastique, élimination des inconforts venant d’un équipement mal conçu et de l’anxiété osmotique avec celle du cavalier, etc. C’est le système de récompenses prioritaires qui impactera la qualité de vie du cheval plus positivement qu’aucune autre approche. l’Endotapping™, ou tapotement du cheval, doit viser à la symétrie de la relaxation musculaire qui améliore celle de la posture, puis du mouvement, et enfin des émotions. Tout cheval en déséquilibre latéral ne se comportera pas de la même manière aux deux mains. Il sera toujours plus nerveux et « regardant » d’un côté et fera des écarts dans la direction où il se couche, suivant naturellement la répartition inégale de son poids. C’est cette asymétrie du comportement qui a fait croire longtemps au manque d’intégration de l’apprentissage entre les deux lobes du cerveau.

Tapotements et vibrations stimulent le réseau polyvagal, l’ensemble des nerfs appartenant au réseau parasympathique responsable du « reste et digère » qui alterne avec le « fuit et résiste » de l’état sympathique. Le tapotement en mouvement perfectionne les schémas intrinsèques de la locomotion qui correspondent à son potentiel génétique et permet de les « installer » dans les exercices de dressage, tout en restant dans le calme. La technique peut être utilisée quelle que soit « l’École de Pensée Équestre » que préfère le dresseur, car son efficacité est immédiate et évidente. S’ils peuvent obtenir la stylisation des allures dans les exercices par la relaxation dynamique plutôt que par le forcement, les dresseurs entreverront l’idéal du General L’Hotte : « Le cheval qui se plait dans son air …. Et montre toute la beauté que comporte son ensemble…

N’utilisant plus que les forces nécessaires au mouvement ». Le cheval se sentira enfin confortable dans l‘expression de ses capacités physiques sous la selle. Ces modèles biomécaniques, basés sur le fonctionnement harmonieux des paires musculaires agonistes-antagonistes, ne sont pas seulement fonctionnels, ils sont aussi cognitifs, car ils sont immédiatement évidents pour le cheval. Dès qu’il les fait, il les reconnait, car l’expression physique par la posture et le mouvement représente exactement ses intentions et émotions vitales. Il y a un parallèle entre les schémas du dressage - qu’on dit à tort artificiels - et ceux enracinés dans la génétique, la physiologie et la neurologie, la psychologie et l’éthologie du cheval. Comme la peinture ou l’écriture pour les humains, ces modèles intrinsèques, finalement restaurés dans leur forme optimale par la relaxation, permettent au cheval d’exprimer ses pensées et émotions par les gestes éduqués d’un danseur, très semblables à ceux du plus bel étalon « en parade ». L’Endotapping raccourcit l’inévitable processus de l’apprentissage par essais et erreurs en éliminant les contractions et émotions « parasitaires ». Il donne au dresseur, même peu expérimenté, ce que tous les grands écuyers ont souhaité : une approche systématique pour que l’Art rejoigne enfin la Nature. C’est là un moyen d’obtenir du cheval les gestes magnifiques qui nous enthousiasment, sans le recours à leurs motivations hormonales naturelles et les dangers qu’elles amènent. L’archétype du Centaure ne peut émerger que si les désirs du cavalier peuvent être exprimés par le cheval sans qu’il ait à souffrir des conflits entre leurs natures disparates. Les deux deviennent alors homogènes, l’humain étant le cerveau qui dirige et le cheval la force vitale qui exécute sans contraintes.